PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°612 17 janvier 2022
34910 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
La vidéo de trop !

Par Abderrahim DERRAJI, Docteur en pharmacie

La présidente du Conseil régional des pharmaciens d’officine du Sud (CRPOS), Sâadia Moutaouakil, a mis en ligne, jeudi dernier, une circulaire 1 pour rappeler à l’ordre certains aides-pharmaciens diffusant des vidéos vantant les mérites de certaines spécialités pharmaceutiques.

Par cet écrit, la présidente du CRPOS a vivement dénoncé ces dépassements qui sont en contradiction avec l’article 422 de la Loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie.

La présidente du CRPOS a rappelé aux auteurs de telles publications que le non-respect de la Loi 17-04 nuit à l’image de la profession et expose leurs auteurs à des sanctions disciplinaires et/ou pénales.

La réaction de la présidente du CRPOS fait suite à la publication d’une vidéo qui a enflammé la Toile la semaine dernière. Cette séquence comporte des maladresses et des dépassements qui dénotent d’une méconnaissance totale des lois en vigueur.

Ces vidéos ont malheureusement tendance à se banaliser sur les réseaux sociaux et leur régulation n’est pas une mince affaire. Leurs auteurs proposent des fois des «recettes» pouvant avoir des conséquences graves sur la santé de leurs utilisateurs. Un médicament qui rend de loyaux services et qui peut sembler anodin peut malheureusement devenir un «vrai poison» si ses conditions d’utilisation ne sont pas respectées à la lettre. À l’image de l’aspirine qui est un médicament très bénéfique, mais qui peut dans certaines conditions être fatal à un ulcéreux ou un malade sous anticoagulants.

Bien que les sanctions aient un pouvoir dissuasif indiscutable, on ne peut pas nier qu’il serait pertinent de mener une campagne d’information destinée aussi bien aux aides-pharmaciens qu’aux autres professionnels de santé, voire le grand public pour les mettre en garde contre les risques qu’ils pourraient faire courir aux patients en diffusant de telles vidéos.

On devrait ensuite leur rappeler les dispositions légales réglementant la publication de contenus sur le web. Et pour finir, on pourrait mettre en place un organisme à qui on confiera la mission de collecter les notifications relatives à la diffusion de contenus ne respectant pas la législation en vigueur. L’information, la vigilance et les sanctions constituent donc les trois ingrédients qui nous permettraient de venir à bout de ces dépassements.

 

1 Référence : SM/15/CRPOS/2022

2  Article 42 : Toute publicité auprès du public est subordonnée à l'obtention d'un visa délivré à cet effet. Le visa de publicité est accordé pour une durée d'un an, renouvelable dans la limite de la durée de validité de l'autorisation de mise sur le marché. Il est délivré sous un numéro d'ordre se rapportant à un ou plusieurs modes déterminés de diffusion. Toute publicité diffusée auprès du public doit faire mention du numéro sous lequel le visa a été délivré. Le visa de publicité ne comporte aucune garantie de l'administration en ce qui concerne les propriétés et les effets thérapeutiques du produit. Une nouvelle demande doit être présentée à l'administration pour toute modification dans l'objet du visa délivré. Les conditions d'octroi, de suspension ou de retrait du visa de publicité sont définies par voie réglementaire.

 

Revue de presse
Toxidermies chez les patients Coovid-19 Toxidermies chez les patients Coovid-19

Le groupe «Toxidermie» de la Société française de dermatologie (SFD), appelé FISARD (French Investigators for Skin Adverse Reactions to Drugs) a suivi 23 patients atteints de la Covid-19 ayant présenté une hypersensibilité iatrogène entre février 2020 et mars 2021 pendant leur prise en charge. Ces manifestations d’hypersensibilité iatrogènes rares peuvent présenter un grand danger pour les patients.

Cliniquement, cette hypersensibilité s’apparente aux toxidermies conventionnellement décrites. On note cependant qu’elle est associée à une hyperéosinophilie et une réactivation fréquente d’EBV (virus Epstein-Barr), sachant qu’il est très compliqué de déterminer la chronologie des événements et connaître la causalité potentielle entre ces évènements. Parmi les hypothèses avancées : l’infection par le Sars-CoV-2 favorise la toxidermie via l’éosinophilie.

Quatre malades sur 5 présentant une toxidermie sont pris en charge dans différents services de réanimation. Quelque 19 cas ont présenté un exanthème maculopapuleux et 3 cas un DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms).

Treize patients ont eu une réactivation virale essentiellement EBV. Quant à l’éosinophilie, elle a été observée au cours du suivi chez 15 patients, dont 11 parmi ceux ayant eu une réactivation virale.

Les toxidermies étaient essentiellement et typiquement associées à des antibiotiques puis à des inhibiteurs de la pompe à protons. On n’a cependant observé aucune nécrolyse épidermique ou décès.
Source : Univadis

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Première mondiale : Greffe d’un cœur de porc génétiquement modifié à un malade Première mondiale : Greffe d’un cœur de porc génétiquement modifié à un malade

Un communiqué émanant de l’École de médecine de l’Université du Maryland (États-Unis) indique qu’un sujet âgé de 57 ans atteint d’une maladie cardiaque en phase terminale et déclaré inéligible à une greffe humaine a reçu un cœur de porc génétiquement modifié.

La FDA a donné son feu vert le 31 décembre 2021 et cette xénotransplantation, unique en son genre, s’est déroulée avec succès le 7 janvier.

Le Dr Bartley Griffith, qui a réalisé cette opération qu’il a qualifiée d’une avancée chirurgicale majeure pouvant constituer une solution à la pénurie d'organes, a indiqué que «le patient sera étroitement surveillé au cours des prochains jours et semaines pour déterminer si la greffe offre des avantages vitaux».

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La HAS approuve l’utilisation du vaccin Novavax en France La HAS approuve l’utilisation du vaccin Novavax en France

La Haute Autorité de santé (HAS) a donné son accord le 14 janvier 2022 pour l’utilisation du vaccin anti-Covid Novavax. Les premières doses devraient être administrées le mois prochain.

Ce vaccin développé par la biotech américaine Éponyme devient de ce fait le 5e vaccin autorisé en France.

Ce vaccin baptisé Nuvaxovid, qui nécessite l’injection de deux doses espacées de 3 semaines, fait appel à la technologie dite de «protéines recombinantes» qu’on utilise pour produire un grand nombre de vaccins utilisés chez les enfants contre des pathologies comme l’hépatite ou la coqueluche. Ce vaccin pourrait de ce fait constituer une alternative pour les personnes qui sont réfractaires aux vaccins à ARN messager.

La biotech américaine a annoncé le 14 juin que son vaccin est efficace à plus de 90% contre la contamination par le Sars-CoV-2. Une étude menée au Mexique et aux États-Unis a révélé une baisse de 90,4% du nombre de cas symptomatiques de la Covid-19 sept jours après l’administration de la deuxième dose de Nuvaxovid. La protection aurait même atteint 100% contre les formes graves. Mais cette efficacité ne concerne pas les variants Delta et Omicron qui ne circulaient pas quand l’étude a été menée.

Éponyme a indiqué qu'elle est en train d’évaluer son vaccin contre le variant Omicron et qu’elle se penche sur une version spécifique pour combattre ce variant.

Des études sont actuellement en cours pour savoir si ce vaccin pourrait être utilisé en dose de rappel, sachant qu’un avis du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) du 30 avril dernier recommandait le recours à ce vaccin en troisième injection.

Quant aux effets indésirables de ce vaccin, d'après l’Agence européenne du médicament (EMA), les plus courants sont «une sensibilité ou une douleur au site d'injection, de la fatigue, des douleurs musculaires, des maux de tête, une sensation générale de malaise, des douleurs articulaires et des nausées ou des vomissements», ces effets indésirables ont disparu dans les jours qui ont suivi l’administration du vaccin.

Ce vaccin doit être conservé entre 2 et 8 °C. Il contient la protéine Spike qui induit la production d'anticorps dirigés contre elle. Ce vaccin contient également un adjuvant qui permet de renforcer les réponses immunitaires.
Source : HAS

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